Il est rare de trouver quelqu’un qui sait vous aimer en vous ayant connu à vos pires moments. Il est encore plus rare de trouver une personne dont l’orgueil supporte d’avoir été vue elle aux pires moments.
La culture du remplacement compulsif et les normes sociales qui subordonnent la vie domestique à la fonction salariale ont poussé dans les mœurs l’habitude parfaitement dégénérée de concevoir le couple comme un divertissement plutôt qu’une unité de survie, de soutien et de stabilité.
Les gens sont habitués à choisir leurs partenaires avec des critères d’adolescents qui tournent en rond. Ils évitent toutes les personnes qui, même sans parler, les rappellent à leurs devoirs et à leurs responsabilités.
Fatalement, les gens ne choisissent pas des partenaires de vie, ils choisissent le petit copain, la petite copine, et répètent cette erreur jusqu’à un âge avancé, formant une succession de couples incapables de résister à l’épreuve de la parentalité.
Dans la spirale d’insatisfaction consommatrice de leur monogamie sérielle, ils repoussent sans cesse le moment d’avoir un enfant ou se séparent rapidement après sa naissance parce qu’ils n’arrivent fondamentalement pas à concevoir leur couple comme autre chose qu’un divertissement secondaire.
Dès le premier enfant, tous ont l’air choqué de ne plus être le personnage principal qui se fait servir, enveloppé dans le glamour et le rock’n’roll du couple-divertissement.
Ils sont devenus incapables d’envisager la passion ou même l’affection dans le cadre d’une relation solide et terre-à-terre, parce qu’ils opposent toujours la raison à l’émotion, la nécessité au plaisir.
S’ils tiennent tant à opposer les deux, c’est parce qu’ils méprisent et trivialisent leur vie domestique par rapport à leur situation sociale, définie principalement par leur fonction salariale.
Ils souffrent des mêmes normes sociales qu’ils diffusent et de leur priorisation inversée.
Parce qu’ils méprisent la vie domestique et trivialisent le couple, ils ont des vies privées déplorables.
Parce qu’ils ont des vies privées déplorables, ils s’entêtent à diffuser davantage de mépris du champ domestique, présentant la situation socio-professionnelle comme infiniment plus importante que l’accomplissement et l’épanouissement familial.
Ils ne sont pas juste insatisfaits et malheureux de leur propre fait, ils ne supportent pas non plus que quiconque au monde soit mieux loti qu’eux, alors ils font tout pour démoraliser, décourager et salir le cœur des plus jeunes en les infectant par leur aigreur, leur revanchardise, leur cynisme relationnel et leurs leçons déprimantes sur « les relations hommes-femmes ».
Jamais on n’a vu de tels torrents de négativité et de démoralisation pour tenter d’induire un cynisme précoce vis-à-vis du couple chez les plus jeunes, ce qui aboutit à faire exploser le nombre d’adolescents démoralisés d’avance et qui n’essayeront même pas d’avoir une relation. Davantage de viande pour le broyeur social.